Exposition à Paris du 20 au 31 janvier 2022
Les 12 artistes exposés :
Face à l’incompréhension, à l’insoluble, à l’aporie, l’humanité s’irrite puis détruit et s’autodétruit. Mais cette dynamique destructrice est-elle la seule réaction possible ? Cette incompréhension est-elle vraiment insoluble ? Sont-ce les émotions qui nous sauveront ? Ou bien notre tendance à vouloir tout contrôler? Tout intellectualiser ? La foi ouvre une voie tout autre. Elle invite chacun, lui disant : « Sois plus fort que ton incompréhension, que ta colère, que ta destruction », « Choisis la vie » !
Choisir ou saisir la vie, c’est paradoxalement consentir à une certaine mort. Mort à soi-même tout d’abord, puisqu'il nous faut admettre que malgré nos efforts nos sagesses, nous n’arrivons pas à nous échapper de ce destin partagé : l'inéluctable fin de notre vie terrestre. Ce chemin de deuil qui nous pousse à accepter l’incompréhensibilité de la perte devient alors chemin de vie, chemin d’espérance. Oui, « aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j’ai été connu. Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l’espérance, l’amour » (Première épître de Paul aux Corinthiens chapitre 13, versets 12 et 13).
C’est cette perspective qui fait de l’aporie, non seulement une réalité supportable, mais une réalité vivante, apaisante, créatrice et féconde. Parce que je consens au mystère de la vie et de la foi, sans chercher à le rationaliser ou à le subjectiver, je peux trouver une forme de quiétude intérieure. La foi est la composante de notre certitude. Cette acceptation devient possible dès lors que l’incompréhensibilité est associée à la foi en Celui qui comprend et qui connaît toutes choses, et en cette perspective aussi : un jour, nous aussi, nous comprendrons...
Martin Steffens,
"Attendre et espérer" (2019)